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L’inflation reste élevée en absolu et relativement persistante (Core CPI) malgré le retrait sur les six derniers mois. Elle pourrait montrer des signes de reprise sur le deuxième trimestre mais elle devrait néanmoins ralentir sur la deuxième partie de l’année, sauf hausse surprise des matières premières (Figure 1).

 

Les indicateurs avancés de la croissance montrent des signes de reprise depuis le début de l’année, aidés par le retracement du dollar, des prix des matières premières plus faibles, et la réouverture de la Chine (Figure 2). L’emploi reste bon même si certains indicateurs commencent à se détériorer. Le consommateur américain reste pour sa part en bonne santé financière (c.f. Figure 3 : M2 au-dessus de sa tendance).

La peur d’un stress global sur le système financier après la faillite de Silicon Valley Bank (SVB) s’est dissipée. Ci-dessous, les attentes de hausses de taux de la FED. Après n’avoir anticipé aucune hausse en 2023 suite à la faillite de SVB fin mars, le marché s’attend à nouveau à une hausse pour le prochain meeting ce mercredi 3 mai (Figure 4).           

Conclusion :

Un environnement macro-économique relativement favorable, avec une croissance un peu meilleure qu’attendu et une inflation un peu en retrait, a favorisé une reprise des actifs financiers depuis le début de l’année. La forte injection de liquidité par les banques centrales suite à la faillite de SVB a aussi aidé à assouplir les conditions monétaires. Les marchés actions ont bénéficié de la baisse des taux avec notamment la surperformance des valeurs de croissance et de technologie. Le premier trimestre a aussi amené les investisseurs à réduire leur sous-pondération sur les actions et diminuer les protections à la baisse avec la chute de la volatilité, entrainant des achats systématiques supplémentaires. Même si le sentiment reste relativement négatif avec la perception d’une récession aux Etats-Unis d’ici la fin de l’année, le positionnement sur les actifs financiers est à ce jour bien plus balancé.

 

Nous restons cependant prudents. Nous estimons que le rebond du premier trimestre sur les actions et les obligations est surtout à mettre sur le compte des flux plutôt que sur une nette amélioration des fondamentaux. En effet, la hausse des prix des actions a été presque entièrement alimentée par la hausse des multiples et les valorisations actuelles nous semblent trop élevées vis-à-vis du rendement relatif espéré.

 

La combinaison d’une inflation élevée et d’un rebond des indicateurs avancés de croissance va conforter les banques centrales à tenir leur politique monétaire restrictive. De plus, la crise bancaire de février va amener les établissements bancaires à réduire leur intérêt aux prêts dans un environnement déjà très concurrentiel avec la hausse des taux. Même si le risque d’une récession aux Etats-Unis semble très faible avant la fin de l’année, le problème du plafonnement de la dette aux Etats-Unis (juin) devrait conduire à une baisse de la liquidité dans un environnement économique qui s’annonce plus compliqué en deuxième partie d’année (emploi à la hausse, consommation à la baisse). Il faut donc s’attendre à un retour d’une volatilité plus élevée sur les marchés financiers dans les prochains mois.