Le 19 novembre dernier, le marché a sanctionné Home Depot de plus de 5% en raison de mauvais résultats. Cette société américaine spécialisée dans la distribution de fourniture de maison est la seconde capitalisation du secteur de la consommation discrétionnaire aux États-Unis, derrière le géant Amazon. De par sa position dans le marché, elle est historiquement une excellente jauge de l’état de forme de la consommation des ménages. Cette dernière représentant environ 68% du PIB américain selon les chiffres publiés par la Banque Mondiale, on peut donc raisonnablement penser que Home Depot est un bon indicateur de la croissance américaine.
Le PIB (en vert ci-dessus) américain est en baisse depuis 3 trimestres, passant de 3.1% au 1er trimestre 2019 à 1.9% de croissance annualisé au 3ème trimestre 2019. Les prévisions de croissance de la FED de New-York ont d’ailleurs été révisées à la baisse. Cette faiblesse peut être expliquée en partie par les dépenses des ménages américains, qui se réduisent sensiblement depuis le début de l’année.
Si l’on s’intéresse au passé, Home Depot avait montré des signes de baisse en 2006, avant que le marché actions et les rendements suivent la tendance dans les mois qui ont suivi (voir graphique ci-dessous).
En faisant maintenant un parallèle entre la période précitée et l’année en cours, on constate les choses suivantes :
- La consommation des ménages (cf. graphique 1) est en baisse
- Cette baisse de la consommation commence à se faire sentir sur les titres du secteur de la consommation discrétionnaire, notamment dans les résultats du trimestre.
- Chose intéressante, le rendement américain à 10 ans ne suit pas la même trajectoire que les autres éléments de l’analyse
Selon nous, la dissonance qui s’installe actuellement dans le marché est induite par les banquiers centraux qui ne cessent de soutenir les marchés financiers et biaisent la lecture des indicateurs. Un rééquilibrage du marché surviendra à un moment ou un autre. Soit les taux remonteront et donc la correction viendra du marché obligataire, soit la correction sera faite sur le marché des actions.
La réponse nous viendra sans doute des prochaines lectures de la consommation des ménages. Si cette dernière continue de se dégrader, la croissance s’en verra pénalisée. La FED sera alors obligée de maintenir une politique monétaire accommodante. Il est intéressant de noter qu’à l’heure actuelle, le marché n’intègre que très peu l’idée d’une baisse de taux pour 2020. Si la situation devait changer, cela empêcherait probablement une correction du marché obligataire.
Il est donc important de surveiller les indicateurs de consommation ces prochaines semaines. En cas de mauvaises surprises, les devises telles que le franc suisse, le yen japonais, ainsi que les métaux précieux, grands bénéficiaires des taux bas, auront les faveurs de la cote.
DISCLAIMER
Cette note est purement informative. Les prévisions indiquées ne constituent pas des recommandations d’achat ou de vente et ne sauraient être considérées comme une garantie de l’évolution future. Elles n’engagent en aucun cas la responsabilité de GIP SA et sont susceptibles de modification en tout temps sans préavis.